Methappro valorise les biodéchets et coproduits
Sur un créneau très spécifique, ce négoce propose aux OS et aux industriels de trouver rapidement un débouché pour leurs biodéchets et coproduits auprès des méthaniseurs locaux.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
La raison d’être de Methappro ? « Résoudre les problèmes des coopératives, négoces ou industriels en termes de biodéchets et coproduits, tout en répondant aux besoins des méthaniseurs », répond Louis Courtier, à la tête du négoce Methappro créé en 2021 à Charny (Seine-et-Marne), et qui compte désormais six salariés. « Grâce à notre connaissance du marché, nous faisons deux promesses à nos clients : être réactif auprès des organismes stockeurs et des industriels, et maintenir des prix acceptables pour les méthaniseurs. »
Concrètement, Methappro collecte chez une cinquantaine d’entreprises partout en France des lots de céréales déclassés (car mal calibrés, contaminés par l’ergot, les insectes ou le datura, trop humides), les issues de silos, le son, la farine déclassée, les drêches, les pulpes de betteraves, le lait déclassé, le lactosérum, les pommes de terre qui n’ont pas trouvé preneurs, les produits agroalimentaires dont la DLC est dépassée…
« On joue les pompiers »
Ensuite, Methappro trouve un débouché local. « Nous travaillons avec 250 méthaniseurs dans toute la France, dont certains avec une station de déconditionnement et un agrément sanitaire pour traiter les biodéchets », précise Louis Courtier, qui cherche le méthaniseur adapté le plus proche de l’industriel ou de l’OS. « Le coproduit est expédié directement de l’OS ou de l’industriel vers le méthaniseur, soit via la flotte du client, soit en affrétant un camion. » Methappro travaille régulièrement avec une vingtaine de transporteurs partout en France.
« Souvent, on joue les pompiers et on travaille dans l’urgence car la matière doit être évacuée au plus vite, souligne le dirigeant de 34 ans. Notre valeur ajoutée, c’est, grâce à notre réseau, de trouver rapidement une solution satisfaisante pour tout le monde. » Les prix d’achat et de vente sont négociés au cas par cas : cela dépend de la marchandise à traiter, du volume, de la logistique, du méthaniseur, de l’urgence…
Unité de métha à domicile
Pour répondre à cette urgence, Louis Courtier reprend aussi parfois sa casquette d’agriculteur-méthaniseur. Avec son père et un voisin, ils ont monté en 2021 une unité de méthanisation, Charny Énergies, qui injecte 200 Nm3/h de gaz dans le réseau GRDF. « L’objectif était de sécuriser nos revenus », explique-t-il. Les intrants du méthaniseur sont à 60 % des cultures intermédiaires à vocation énergétique, 30 % de pulpes de betteraves et 10 % de lots déclassés issus de Methappro.
« Mon unité donne de la crédibilité à ma démarche, précise celui qui vend également des consommables. Nous proposons plus de 1 000 références, telles que des pièces détachées, des charbons actifs, des bâches, des enzymes… Le but est de devenir l’Amazon de la méthanisation ! » Le chiffre d’affaires de Methappro atteignait 250 000 € en 2022, 600 000 € en 2023, et 2,4 M€ en 2024. L’objectif est d’atteindre 15 M€ avant 2030.
Methappro lance aussi cette année un logiciel de gestion opérationnelle des méthaniseurs, Patrick by Methappro, au sein duquel l’intelligence artificielle va faciliter la saisie des volumes et types d’intrants, du plan d’épandage, et optimiser les coûts d’achat.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :